
Bonsoir,
Un rien curieuse cette bière américaine, ne trouvez-vous pas?
À commencer par l'esthétique de son étiquette.
Lettrage blanc sur fond noir...
Chouan ne devrait pas manquer de discuter ce
choix...

Il y a aussi la forme de cet accent sur
Cuvée qui ne devrait qu'ajouter matière au discrédit, que dis-je, à l'interdit qui frappe ce type de produit dans l'univers de
Chevallier.
Disgrâce-suffisante ou
disgrâce-efficace ?...

Tant pis! c'est tout ce que j'ai à vous offrir ce soir pour accompagner la résolution de la
chasse-au-trésor-littéraire N-0890cl.

Et puis
Chouan, passé maître dans la fourniture de concours...

de circonstances

nous fournit là un prétexte à bulles et les étudiants en CPGE sont usuellement peu regardants quant au contenu du verre, surtout quand, scientifiques, ils discutent, de leur programme de français-philo, toujours prétexte à bulles

... et basé, cette année, sur le thème "
servitude et soumission".

Je vous ressers un coup de
free will ?

Eh oui! C'est bien le
libre-arbitre qui est au centre du passage de Dostoïevski auquel
Chouan a emprunté l'extrait à dévoiler.
Vous ne l'aviez pas dit ? Dommage!


Comment ? Ce truc qui divise la chrétienté en deux à chaque coup qu'elle se prend à relire Aurelius Augustinus ?
Ce binz directement responsable des pires tracas pour mes potes et, au passage, de plus de dégâts sur le paysage alentour que le réchauffement climatique ?
Fin XIX
e elles sont pas un peu éventées ces bulles (...
In eminenti, Ad sacram, Cum occasione, Unigenitus...) .du XVII
e ?
Eh bien figurez-vous que non!
Avant Dostoïevsky, les adversaires partagent tous un point commun : C'est le Bien!
Forcément... pour puiser leurs arguments contraires dans les écrits d'un seul homme... il faut bien que cela se rejoigne sur le but du jeu. v.g.
- Le
libre-arbitre est une réalité ET c'est le Bien!
- Le
libre-arbitre c'est du pipo * ET c'est le Bien!
(*: Ma traduction, un peu approximative, de sola gratia
)Bon alors forcément hein! Raisonnons!... quand seul l'argument du bâton est conclusif dans une dispute d'intellos... c'est peut-être que le problème... ne se pose pas
ainsi.

Et c'est là l'originalité de la proposition de Dostoïevski :
- Le
libre-arbitre est une réalité ET c'est le Mal!
Ceci lui vaudra d'être parmi les premiers à dénoncer le nihilisme ambiant. (Nihilisme un peu simpliste, ce dit au passage, s'il se bornait à prendre la simple négation logique des propriétés de l'Idée

)
Bon, et puis dans le fond, le problème pourrait tout aussi bien ne pas se poser...
du tout!

Car enfin, si l'interprétation de la mécanique quantique proposée par Everett dans sa
"Théorie des états relatifs" est pertinente

alors, dans la mesure ou tous les futurs possibles (possibles selon les lois de la physique quantique, ce qui ne signifie donc pas tous les futurs imaginables) se produisent et où chaque observateur situé dans l’un de ces univers improprement nommés parallèles a l’impression d’être le seul, le
libre-arbitre devient en fait un non-problème.

Et tout cela sans compter... que, dans l'affaire, on n'est même pas sûr de tous parler de la même chose puisque, dans notre traduction de l'original
liberum arbitrium voluntatis, nous avons choisi d'ignorer la notion de volonté quand les Anglais (avec
free will) et les Allemands (avec
Willensfreiheit) lui donnent la primeur au détriment de la notion de choix pourtant essentielle au concept.

Tout étant dans tout et réciproquement... vous n'auriez pas comme l'impression que, suivant ce
libre-arbitre nous sommes passés de "
servitude et soumission" au thème du... TIPE (
Choix, contrainte, hasard) ?

Bon... tout ça pour un concours de circonstances... les concours... tout court débutant dans une petite quinzaine... si vous avez encore une ou deux coïncidences à nous proposer d'ici là,
Chouan,
you are welcome! Après... je resterai bien seul pour la finir cette bière... et elle n'est décidément... pas bonne!
